Le bivouac en région Auvergne-Rhône-Alpes : ses règles et ses secrets.

La région Auvergne-Rhône-Alpes c’est 2 massifs montagneux, plusieurs cours d’eau majeurs comme le Rhône ou la Saône, des dizaines de cascades et pas moins de 180 000 kilomètres de chemins de randonnées balisés. Rien que ça. Sans compter les 25 plus beaux villages de France, les 5 fromages AOP, bref, la région a tout pour attirer les touristes en quête d’aventure et de de paysage à couper le souffle. Pour profiter pleinement de ces espaces naturels, il est tentant de vouloir pratiquer le bivouac ou le camping sauvage. C’est une très bonne idée qui permet de se reconnecter à la nature, mais qui n’est pas sans conséquence sur l’environnement. Il est donc nécessaire d’en connaître les restrictions afin de partir l’esprit tranquille.

Les règles générales du bivouac en France : 

Dans le but de protéger l’environnement et les populations, la réglementation française a souhaité encadrer la pratique du bivouac et du camping sauvage. En effet, les nombreuses nuisances produites par le tourisme, en augmentation chaque année, pèsent sur les écosystèmes et participent à la réduction de la faune et de la flore.

Ainsi, sur le territoire français, le décret n°2015-1783 fixe les règles de base du bivouac. Ainsi, le bivouac, tout comme le camping sauvage, sont interdits dans les situations suivantes : 

• Sur la voie publique,
• Sur les bords de mer (vous pouvez dormir à la plage mais sans planter de tente),
• Sur un terrain privé sans l’accord de son propriétaire,
• Dans un rayon de 200 mètres autour d’un point d’eau captée pour la consommation,
• Dans les bois et forêts classés comme espaces boisés à conserver,
• Dans le champ de visibilité d’un édifice inscrit comme monument historique. 

Attention cependant, des arrêtés municipaux ou préfectoraux peuvent durcir ces règles de base, renseignez-vous bien au préalable de votre voyage !

Le bivouac dans les Parcs régionaux d’Auvergne-Rhône-Alpes : 

La région Auvergne-Rhône-Alpes compte 10 Parcs naturels régionaux, qui ont chacun leur réglementation en ce qui concerne le bivouac. Nous allons voir ici ce qui est autorisé, ou non, au sein des différents Parcs. Ces 10 Parcs régionaux représentent 25% de la superficie de la région et 11% de sa population, ce qui en fait la région la plus couverte de Parc naturel régionaux.

On y trouve : 

• Le Parc naturel régional de l’Aubrac : Situé au sud de la région, le Parc propose de nombreuses randonnées et découvertes liées aux activités locales de fromagerie. Concernant le bivouac, c’est la réglementation nationale qui s’applique, celle dictée plus haut. Sauf, bien sûr, si un arrêté municipal vient restreindre l’activité.
• Le Parc naturel régional des Baronnies Provençales : Au cœur de la région,venez découvrir de grands espaces de pâturages au milieu des montagnes et des vignes. Ici, le bivouac est toléré de 19h00 à 9h00 en respectant les règles de bonnes conduites.
• Le Parc naturel régional de Chartreuse : À mi-chemin entre Lyon et Turin, la Chartreuse offre des vues époustouflantes depuis les sommets de ses montagnes. Le camping sauvage y est interdit. Le bivouac, quant à lui, est toléré du coucher au lever du soleil, sous une tente et sauf si un arrêté municipal vient l’interdire temporairement. Attention cependant car certaines communes ont décidé de n’autoriser que le bivouac à la belle étoile, donc sans tente.
• Le Parc naturel régional du Haut-Jura : Situé au nord de la région, le Haut-Jura se démarque par sa géologie, ses espèces animales et végétales riches et diversifiées. Le bivouac est autorisé dans le Parc, avec l’accord du propriétaire de la parcelle.
• Le Parc naturel régional de Livradois-Forez : Pour ce qui est du bivouac, rien n’est précisé sur le site officiel. On peut donc supposer que c’est la réglementation nationale qui s’applique. En revanche, le camping sauvage est lui bien interdit.
• Le Parc naturel régional du Massif des Bauges : Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, les 90 000 hectares de ce site regorge de forêts verdoyantes, de lac et de village de caractère. Dans le Parc, le bivouac et le camping sauvage sont tous deux interdits, sauf situation d’extrême nécessité.
• Le Parc naturel régional des Monts d’Ardèche : Venez découvrir ici les mystères et la beauté des constructions en pierre sèche ! Route, maisons et même terrasse agricole pour s’adapter aux pentes. Le bivouac est toléré dans le Parc, du coucher au lever du soleil, à l’exception des sites classés (Mont Mézenc et Gerbier de Jonc, Cascades du Ray Pic et site du Pont du Diable à Thueyts) Vous pouvez demander la carte avec les périmètre par mail. Il faudra également veiller à respecter certaines règles : 

• être hors de la vue d’une habitation
• être hors de champs cultivés et de pâturage,
• toute atteinte au milieu naturel est interdite,
• feux interdits, l’utilisation du réchaud l’est également en période de sécheresse et dans les zones exposées au vent,
• se mettre en retrait des cours d’eau.

• Le Parc naturel régional de Pilat : Amateurs de randonnées et de VTT vous serez comblés par ce parc. De nombreux sites sont classés, il est donc interdit d’y bivouaquer. En dehors de ces sites, c’est la réglementation nationale qui s’applique.
• Le Parc naturel régional du Vercors : Au carrefour entre la région PACA et l’Auvergne-Rhône-Alpes, le Vercors n’aura de cesse de vous surprendre par la diversité de ces paysages. Le bivouac est autorisé dans le Parc, à condition d’obtenir l’accord du propriétaire de la parcelle. Les feux sont par ailleurs totalement interdits.
• Le Parc naturel régional des Volcans d’Auvergne : Inutile de présenter le plus grand Parc régional de France et ses magnifiques volcans, connus dans le pays entier. Le bivouac de 20h00 à 8h00 est autorisé, sauf sur les pentes et au sommet des volcans. En revanche, il est interdit dans la réserve naturelle de Chastreix-Sancy. De même que les feux qui sont interdits par arrêté préfectoral. 

D’ici quelques années, un onzième Parc viendra peut-être compléter cette liste, l’espace Belledonne est actuellement en projet pour devenir le Parc naturel régional de Belledonne, qui vous permettra de partir à la découverte de Grenoble et de ses alentours.

Le bivouac dans les Parcs nationaux d’Auvergne-Rhône-Alpes : 

En plus de ses 10 Parcs régionaux, notre belle région compte 3 Parcs nationaux. Le parc de la Vanoise, à cheval avec la région PACA, le Parc national des Écrins, et, en commun avec la région Occitanie, le Parc national des Cévennes. Donc pour ceux qui ont fait le tour des Parcs régionaux, vous pouvez maintenant passer au niveau supérieur !

En revanche, en ce qui concerne le bivouac, les réglementations sont beaucoup plus strictes. 

Pour le Parc national de la Vanoise, le bivouac est autorisé uniquement du 1^er juin au 30 septembre, de 19h00 à 8h00, dans une tente ne permettant pas de rester debout et uniquement dans les aires de refuges, que vous devrez réserver à l’avance.

Pour ce qui est du deuxième Parc, les Écrins, le bivouac y est autorisé de 19h00 à 9h00, à plus d’une heure de marche des accès routiers du Parc.

Et enfin, pour le dernier, les Cévennes, le bivouac est là encore autorisé, de 19h00 à 9h00, à moins de 50 mètres des itinéraires balisés GR ou GRT, avec une tente ne permettant pas la position debout. 

❗ATTENTION❗Certains tronçons des GR et GRT étant particulièrement sensibles, il est interdit d’y bivouaquer. Consulter le site internet du parc de Cévennes pour les connaître. 

Foire aux questions (FAQ) : 

Différence entre bivouac et camping sauvage ?

Le camping sauvage consiste à rester plusieurs jours sur un emplacement qui n’est pas défini et n’est pas aménagé comme tel, dans le but d’y dormir et de pratiquer des activités la journée.

Le bivouac se différencie par le fait que les campeurs ne restent qu’une seule nuit au même emplacement et disposent de matériel léger uniquement, comme une tente de faible dimension et un sac à dos de randonnée. 

Est-ce que je risque une amende si je bivouac ? 

Le non-respect du droit en pratiquant le bivouac dans une zone où il est interdit peut entraîner une amende de 3^ème classe, pouvant aller jusqu’à 450€, comme le précise l’article R332-70 du Code de l’environnement. Les sanctions peuvent cependant être bien plus lourdes en cas de dégradations ou de nuisances avérées.